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Le temps pour toiT : l’intergénérationnel en pratique

Modifié le 6 décembre 2021

Favoriser les liens intergénérationnels, il y a ceux qui en parlent et ceux qui le mettent en pratique. Depuis sept ans sur Angers, l’association Le temps pour toiT favorise la cohabitation de personnes âgées et (ou) seules, et d’étudiants ou jeunes salariés. Rencontre.

Paru dans www.angersmag.info le 13/10/2016 / https://www.angersmag.info/Le-temps-pour-toiT-l-intergenerationnel-en-pratique_a12742.html

Zoom sur cette parution

En septembre, Marylène a rouvert à Océane les portes de son appartement en centre-ville d'Angers. Et à les écouter en ce début de soirée, assises dans le salon de leur domicile commun, on comprend de suite que c'est bien plus qu'un échange de services qui s'est réactivé. 50 ans séparent cette retraitée de l'enseignement, arrivée il y a quelques années sur les bords de Maine, et la sémillante étudiante en histoire, originaire de Saint-Nazaire. Mais quelques mois de cohabitation ont suffi à nourrir une évidente complicité.

"C'est la première qui me tutoie mais je trouve ça très bien" sourit Marylène. Depuis 2013, par l'entremise de l'association Le temps pour toiT, celle-ci a déjà accueilli deux autres jeunes femmes chez elle : l'une qui est restée deux ans et l'autre, deux mois, le temps d'un stage d'été. Célibataire, Marylène a eu connaissance de l'association alors qu'elle habitait encore Tours. "J'avais du lire ça dans une revue et me composer un tout petit dossier. Lorsque je suis arrivée sur Angers et que j'ai visité cet appartement, j'ai vu comment il était organisé. J'ai tout de suite repéré la chambre indépendante avec une petite salle de bain et j'ai commencé à bien réfléchir à la question."

La question ? On pourrait la poser de façon abrupte ainsi : quel intérêt trouve-t-elle à héberger au quotidien une personne bien plus jeune qu'elle ? Marylène tourne d'abord un peu autour de la réponse : "A Tours, je donnais beaucoup de cours particuliers chez moi et le contact avec les jeunes me manquait. Autour de moi, certains amis me disaient"vas-y, fonce !" et d'autres, plus âgés "réfléchis-bien". Il y aura peut-être une déception un jour, mais pour le moment, je ne l'ai jamais regretté." Un silence. Puis, après une légère hésitation : "Ca a considérablement brisé la solitude qui n'est quand même pas quelque-chose de drôle."

"Pouvoir rentrer chez soi et entendre quelqu'un vous dire "Bonjour", c'est quand même agréable. C'était rassurant pour moi. Pour mes parents aussi..."

Océane écoute, attentive. Dans ce qui a fondé le choix de l'étudiante de venir vivre chez Marylène plutôt qu'en co-location ou en cité universitaire, la dimension affective n'est pas absente non plus. "Je ne suis pas du tout Angevine et je ne connaissais donc personne en arrivant ici. D'autre part, je n'avais pas le moyen de "cracher" un loyer tous les mois. Et puis, j'ai trouvé ici une prolongation du cocon familial. Pouvoir rentrer chez soi et entendre quelqu'un vous dire "Bonjour", c'est quand même agréable. C'était rassurant pour moi. Pour mes parents aussi..."

Alors simple comme bonjour, la cohabitation intergénérationnelle ? Pas si vite. Car la démarche ne s'improvise pas et fait l'objet en amont d'un important travail de préparatoire. « On rencontre chacun, on analyse les besoins, on compare les affinités et les profils et si les éléments sont réunis, on provoque une rencontre » explique Lise Sellier, chargée de mission à Angers de l’association Le temps pour toiT. Après accord des deux parties, un contrat vient préciser de façon (très) détaillée les engagements et modalités de la cohabitation intergénérationnelle : présence, déroulement des repas, accueil de tierce personne, absences de l'hébergeur, utilisation des machines, limitation des accès aux pièces...

"Il est important de définir le maximum de modalités pour que les choses se passent bien, justifie Lise Sellier. Une fois le contrat signé, nous avons un rôle d'accompagnement." Deux semaines après le début de la cohabitation puis tous les deux mois, un responsable de l'association, vient faire le point avec l'hébergeur et l'hébergé. Parfois plus, chez les hébergeurs âgés, bénéficiant d'aide à domicile, pour lesquels un travail de suivi plus approfondi est nécessaire, en lien souvent avec les familles. "La moyenne d'âge de nos hébergeurs, c'est 86 ans. Mais ça va de 30 à 100 ans" précise Lise Sellier.

"80% des hébergeurs repartent l'année suivante"

Et l'argent dans tout ça ? La question n'est pas tabou. Si les hébergés s'engagent, de fait, sur une vraie forme de bénévolat, ils doivent s'acquitter de "frais d'usage" (eau, électricité...) et administratifs pour couvrir la prestation de l'association. Pour un montant moyen qui oscille entre 440 et 1000€ pour 10 mois (hors vacances scolaires), dégressif en fonction du temps de présence. Pour l'hébergeur aussi, le dispositif a un coût destiné à couvrir le service. Seul moyen aussi pour l'association de couvrir son financement et le temps consacré sur chaque dossier par ses animateurs.

Sur la région angevine, Le temps pour toiT assure aujourd'hui le suivi d'une quarantaine de cohabitations. Un chiffre en progression. "80% des hébergeurs repartent l'année suivante" indique Lise Sellier. Et les profils des hébergés évoluent aussi. Des salariés en mutation, de jeunes retraités sont venus compléter les rangs des étudiants, encore majoritaires.

Infos et renseignements : letempspourtoit.fr

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