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Dénutrition des personnes âgées : comment faire face au problème ?

Modifié le 9 novembre 2021

Pour être en bonne santé, notre organisme a besoin d’un certain équilibre entre besoins et apports nutritionnels.

Lorsque les apports nutritionnels n’arrivent pas à couvrir les besoins de l'organisme, on parle de dénutrition. C’est un phénomène très fréquent chez les personnes âgées. Il touche 4 à 10% des seniors vivant à domicile et 15 à 38% de ceux résidant en institution.

La dénutrition des personnes âgées peut entraîner des conséquences désastreuses, notamment la perte d'autonomie. Il est donc important de la prévenir et de la prendre en charge de manière sérieuse chez les seniros avec une alimentation adaptée.

La dénutrition chez les personnes âgées, un phénomène à prendre au sérieux

Avec l’âge, l’appétit diminue. On se nourrit moins bien. Le fait de se retrouver seul ou de perdre une partie de la perception du goût font partie des facteurs de risque et accentuent la perte d’envie de cuisiner et de manger. Voici donc quelques bonnes raisons de prendre ces troubles alimentaires très au sérieux.

Le besoin nutritionnel des personnes âgées

Parmi les facteurs de risque les plus répandus, on retrouve notamment les maladies, les troubles bucco dentaires, la dépression et la dépendance qui accompagnent le vieillissement. Or, les besoins nutritionnels restent les mêmes que l’on soit âgé ou non. Beaucoup ont tendance à croire que les apports énergétiques diminuent en vieillissant. Or, les besoins nutritionnels d’une personne âgée sont exactement les mêmes que ceux d’un adulte, soit 30Kcal/kg/jour. Ces croyances erronées font d'ailleurs partie des facteurs de risque à prendre en considération pour lutter contre la dénutrition.

Le risque de carences et ses conséquences sur la santé d'une personne âgée

En France, entre 300 000 et 400 000 personnes âgées vivant à domicile sont touchées par la dénutrition. On parle aussi de malnutrition protéino-énergétique, parce que les personnes âgées manquent surtout de protéines et d’énergie. Cette carence entraîne des complications graves, voire une mortalité accrue chez les sujets concernés.

Le dépistage et la prise en charge sont une affaire de santé publique et doivent être une priorité absolue pour les proches et les aidants de la personne âgée. C’est d’ailleurs ce qui a poussé la Haute Autorité de Santé (HAS) à publier des recommandations pour la prise en charge des personnes âgées souffrant de troubles alimentaires (HAS 2007).

Les conséquences de la dénutrition chez la personne âgée

L’une des conséquences de la dénutrition chez les personnes âgées est la perte de la masse musculaire qui aggrave leur vulnérabilité, leur fragilité et favorise la perte d'autonomie.

Les carences en nutriments provoquent une fonte musculaire (amyotrophie) ou sarcopénie qui va, à son tour impacter la santé de l'aîné, en entraînant une faiblesse physique générale, une baisse des défenses immunitaires et des troubles de la marche et de l’équilibre. Cela signifie que la personne âgée victime de dénutrition résistera moins aux infections et verra son autonomie diminuer davantage.

A ceci s’ajoutent d’autres conséquences non négligeables comme l’aggravation de l’ostéoporose et l’augmentation des risques de chute et de fractures à cause des carences en vitamine D et en calcium.

Le cercle vicieux de la dénutrition

Ce qu’il faut savoir sur la dénutrition des personnes âgées, c’est qu’il s’agit d’un cercle vicieux. On parle aussi de la « spirale infernale » de la dénutrition.

La dénutrition est un état pathologique qui se caractérise par une carence d’apports nutritionnels. Elle entraîne une perte de poids, de la fatigue et un déficit immunitaire.

Au lieu de fabriquer des antigènes et des anticorps, l’organisme va plutôt se concentrer sur le maintien des fonctions basiques des muscles et des neuromédiateurs cérébraux. La personne sera donc vulnérable aux agressions.

S’il y a une infection, ses besoins énergétiques vont augmenter. Or, comme elle a du mal à se nourrir correctement, le fossé se creuse davantage. Une fois que le processus de dénutrition est donc enclenché, il est difficile d’en sortir.

Quels sont les indices à surveiller ?

Si l'on ne fait pas attention, les risques de laisser passer des signes de la dénutrition chez la personne âgée sont élevés. Il faut donc rester vigilant.

Il existe un certain nombre d’indices à vérifier pour prévenir la dénutrition, dont la perte de poids. Quand une personne âgée perd plus de 5% de son poids en un mois ou plus de 10% en six mois, c’est le signe de la dénutrition.

Contrôler l'IMC d'une personne âgée

Contrôler l'Indice de Masse Corporelle (IMC) d'une personne âgée reste une solution efficace. Cet indice est un indicateur particulièrement efficace pour déceler la perte de poids dans le cadre d'une dénutrition. Si celui-ci est égal ou inférieur à 21, cela pourrait sous-entendre une dénutrition. Faites attention, si la personne a souffert d’obésité avant la dénutrition, son IMC peut être supérieur à 21.

Une albuménie inférieure ou égale à 35g/l peut aussi indiquer une dénutrition. Cet indice est sensible aux variations de l’état nutritionnel d’une personne.

Comment aider une personne âgée à lutter contre la dénutrition ?

Faire retrouver le goût des aliments ou l’envie de manger n’est pas une tâche facile. Toutefois, ce n’est pas impossible. Il suffit de s’y appliquer. Voici quelques idées pour prévenir la dénutrition chez la personne âgée.

Changer le rythme alimentaire

Au lieu des 3 ou 4 gros repas par jour, préférez des petits repas répartis sur toute la journée comme un petit-déjeuner, une collation à 10h, un déjeuner, un gouter à 16h, un dîner et éventuellement un petit grignotage avant le sommeil. En optant pour une collation avant le coucher, la personne âgée évite ainsi un jeûne nocturne trop long.

Enrichir l’alimentation classique en protéines et en énergie

Il ne s’agit pas d’augmenter la quantité, mais la qualité du repas. Privilégiez les recettes riches en fromage, crème, lait, œuf ou beurre au déjeuner. Pour le dîner, des plats à base de produits céréaliers comme le riz ou les pâtes sont conseillés pour permettre au corps de la personne âgée se recharger.

Adapter le menu aux goûts et aux besoins de chacun

Pour lutter contre la dénutrition, il ne suffit pas de diversifier ou d’équilibrer l’alimentation. Il faut aussi l’adapter aux goûts et aux besoins de chacun.

Par exemple, il faut adapter la texture des aliments aux capacités de déglutition et de mastication de la personne âgée. Pour ceux qui ne peuvent plus mâcher, optez par exemple pour des fondants ou veloutines.

Stimuler le plaisir de manger

Pour aider une personne âgée à retrouver l’envie de manger, il faut avant tout veiller à faire du déjeuner un moment agréable. Pour cela, commencez par cuisiner des plats qu’elle apprécie et qu’elle pourra manger sans difficulté.

La cuisine à texture modifiée pour faire face à la dénutrition

La cuisine à texture modifiée est un bon moyen de concilier plaisir de manger et besoins nutritionnels. Elle se caractérise par ses formes authentiques, ses belles couleurs qui stimulent les sens, ses saveurs rehaussées pour lutter contre l’altération du goût et ses apports alimentaires optimisés. Les aliments à texture modifiée peuvent être hachés, moulinés, mixés ou liquides.

Privilégier le lien social autour des repas

Enfin, l’envie de manger peut aussi être restaurée par la convivialité. La préparation des repas en famille, entre amis ou voisins sont un excellent moyen d’aider un sujet âgé à bien se nourrir. N’hésitez pas à prendre le temps de manger avec une personne âgée.

Le portage des repas

Qu’il soit quotidien ou occasionnel, le portage des repas est une solution technique efficace qui permet aux seniors de contrer la perte d'appétit en continuant à manger correctement, sans cuisiner ou faire des courses.

Cette aide est idéale pour les personnes âgées qui ne peuvent plus ou refusent de cuisiner pour une raison ou une autre.

Les compléments nutritionnels oraux

En cas de dénutrition avancée, la prise de compléments nutritionnels oraux est indispensable. Ce sont des mélanges nutritifs très riches en protéines et en calories.

Ils se déclinent en une multitude de goûts et de textures facilement acceptées par les seniors. Leur posologie est de 1 à 2 compléments nutritionnels oraux par jour, soit 400Kcal pendant au moins 1 mois.

Ils peuvent être pris pendant les repas, en complément ou en collations.

La dénutrition est un phénomène grave qui touche les personnes âgées et accélére leur vieillissement. Pour assurer leur maintien à domicile le plus longtemps possible et limiter le risque de carences, il est important de surveiller l'apport énergétique quotidien des aînés et les inciter le plus possible à pratiquer une activité physique régulière pour préserver leur santé mentale et physique.

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