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L'habitat participatif chez les seniors : une alternative à la maison de retraite

Modifié le 2 décembre 2021

L'habitat participatif, également appelé cohabitat ou habitat partagé, est un mode de logement alternatif pour bien vieillir chez soi. Ces structures réunissent des individus désireux de s’investir dans un mode de vie communautaire, basé sur des valeurs sociales et écologiques partagées.

Ces personnes participent à un projet d'habitat groupé. L'habitat partagé comporte en effet des logements privatifs, ainsi que des lieux et des équipements partagés et communautaires : jardin, buanderie, salle des fêtes, chambres d'amis, etc.

Vivre dans un habitat participatif permet aux résidents de « mutualiser leurs ressources pour concevoir, réaliser et financer ensemble leur logement, au sein d’un bâtiment collectif ».

Ces démarches citoyennes et solidaires basées sur le vivre ensemble se sont développées en France à partir des années 70. On compte depuis plusieurs centaines d’initiatives.

Moins onéreux qu'un placement en maison de retraite, l’habitat partagé présente des atouts de taille pour une personne âgée qui souhaite opter pour un maintien à domicile. Des structures de ce type leur sont d'ailleurs spécialement dédiées.

L'habitat participatif : quels avantages pour les personnes âgées ?

L'habitat participatif est un lieu de vie qui présente de nombreux avantages pour un senior qu'il soit ou non en perte d'autonomie.

Un renforcement du lien social

Vivre dans un habitat participatif est une solution qui aide le senior à éviter l'isolement et à maintenir le lien social sur son lieu de vie. En effet, cette démarche valorise la bienveillance et l’entraide entre les différents résidents qui partagent des valeurs éthiques communes. Les espaces collectifs qui caractérisent un habitat partagé permettent notamment au senior de développer une vie sociale de proximité.

Un gage d'autonomie et de sécurité

Lorsqu’il est résident d’un habitat participatif, l’aîné dispose d’une autonomie propre à un domicile individuel.

Tout en maintenant un espace privé à chacun, cette formule d’habitat groupé sécurise le senior grâce à la vigilance et à la solidarité du voisinage.

Une mutualisation des services pour réduire les coûts

Les résidents d’un habitat groupé ont la possibilité de mutualiser des services professionnels, par exemple les aides à domicile. Cela présente un avantage majeur pour les personnes âgées : réduire le coût de ces prestations, bien plus onéreuses s’ils résidaient encore en habitat individuel.

La possibilité d'être un acteur de la vie d'un groupe

Dans un habitat participatif, chaque résident est acteur et citoyen à part entière. Chacun participe à la conception et au bon fonctionnement de l'habitat partagé. Tous les habitants sont encouragés à s’investir dans la vie du groupe. Etre acteur de la vie d'un cohabitat renforce l'estime de soi du senior.

En France, c'est la loi ALUR qui a créé un statut juridique pour l'habitat participatif.

Le cadre juridique français de l'habitat participatif

La loi ALUR ou Accès au Logement et Urbanisme Rénové du 24 mars 2014 a notamment pour objet de faciliter l'accès au logement et la protection des personnes vulnérables. C'est dans ce cadre que la loi ALUR a mis en place un cadre juridique pour les habitats participatifs.

Les personnes qui s'investissent dans un projet d’habitat participatif sont qualifiées d’associés. Ils détiennent des parts sociales de la société créée pour gérer le projet. Ces associés sont de véritables acteurs de leur projet, auquel ils participent de manière active. Ils ont un pouvoir de décision pour tout ce qui concerne la conception, la construction ou l’acquisition du logement ainsi que sa gestion.

Dans le cas de la construction de nouveaux logements, la société doit obligatoirement justifier d’une garantie qui permet d’assurer l’achèvement des travaux.

Les acteurs du projet ont la possibilité de s’organiser selon deux nouvelles formes juridiques prévues par la loi ALUR : la coopérative d’habitants ou la société d’attributions et d’autopromotions.

Selon cette loi, un projet d’habitat participatif peut compter parmi ses associés des personnes morales comme des organismes de logement social. Les associés ont une responsabilité proportionnelle à leur apport dans le capital.

Ils ont la possibilité de transformer une société existante en société d’attribution et d’autopromotion ou en coopérative d’habitants.

Par ailleurs, les résidents non associés sont tenus de signer une charte annexée à leur contrat de bail. Ce document précise les règles qui encadrent le vivre ensemble de l’habitat participatif : fonctionnement global de l'habitat partagé, règles relatives à l’utilisation des lieux communautaires, etc.

Quelques exemples emblématiques d'habitat participatif destinés aux seniors

Voici trois exemples d'habitat partagé destinés aux personnes âgées en France.

Les béguinages

Historiquement, les béguinages sont des lieux qui abritaient des communautés religieuses de femmes appelées béguines. Ils ont été édifiés à partir du 13ème siècle dans le Nord de l’Europe, en particulier dans le Nord de la France, en Belgique et aux Pays-Bas.

Les béguinages sont caractérisés par un espace clos comprenant en même temps des maisons ou appartements individuels, qui permettait aux béguines de conserver un degré d’indépendance, et des bâtiments communs (boulangerie, réfectoire, lingerie) nécessaires à leur vie en communauté.

De nos jours, nombre de ces édifices ont été rénovés pour accueillir des seniors hommes et femmes. Par ailleurs de nombreux complexes pavillonnaires s’inspirant de l’architecture et du fonctionnement des béguinages voient le jour dans tout l’hexagone. Ces complexes sont adaptés à la perte progressive d’autonomie des seniors.

La philosophie qui unit les habitants des béguinages n’est plus centrée sur la religion mais les valeurs d’entraide et de solidarité entre voisins restent au cœur de ces projets d’habitat.

La Maison des Babayagas à Montreuil

Située dans un immeuble HLM en plein centre-ville de Montreuil (Seine-Saint-Denis), la Maison des Babayagas est l’exemple le plus célèbre d’habitat participatif destiné aux personnes âgées.

Fondée en 2013, son nom fait référence à des êtres mi-sorcière mi-ogresse de la littérature fantastique russe. La Maison des Babayagas se définit comme une « anti maison de retraite » autogérée et réservée aux femmes. Les habitantes, toutes âgées de plus de 60 ans sont unies par des valeurs écologistes, féministes, citoyennes et solidaires.

La maison ne comportant qu’une vingtaine de logements, il est possible de s’inscrire sur liste d’attente pour espérer obtenir une place dans cet habitat groupé atypique.

Chamarel Les Barges : une coopérative d'habitants à Vaulx-en-Velin

La société Chamarel Les Barges est une coopérative d’habitants pour personnes âgées, située en banlieue lyonnaise, à Vaulx-en-Velin.

Cet habitat participatif occupe un immeuble adapté à la perte d’autonomie, qui comporte 16 logements. L’habitat fonctionne selon les principes de la démocratie participative : toutes les décisions sont prises de manière collégiale. Si une décision ne fait pas consensus, elle est annulée. Les résidents ont pour habitude de se concerter au cours d’une réunion hebdomadaire qui peut durer plus de deux heures.

Les habitants de Chamarel Les Barges ont en commun des valeurs écologiques, coopératives et de « respect de la vie personnelle ».

L'habitat partagé pour les seniors : une solution alternative pour le maintien à domicile

Les projets d'habitat participatif pour personnes âgées présentent donc de nombreux avantages : maintien du lien social, préservation de l’autonomie, coûts réduits. Le cohabitat peut représenter pour le senior une excellente alternative au placement en maison de retraite.

Enfin, il faut savoir qu'il existe d’autres modes d’hébergement des seniors, qui placent la solidarité au centre des préoccupations. Ces formules peuvent également constituer pour l’aîné des solutions alternatives à l’EPHAD : on peut citer notamment la cohabitation intergénérationnelle solidaire ou encore le placement chez un accueillant familial ayant reçu l'agrément des services du département.

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