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Personnes âgées : éduquer pour prévenir les chutes

Modifié le 6 décembre 2021

Membres de l’Association des infirmiers libéraux du bassin Alésien (AILBA), quinze infirmiers forment les personnes âgées du Nord des Cévennes à la prévention des chutes à domicile. Un apprentissage à développer dans d’autres régions.

Paru dans www.actusoins.com la 30/09/2016 : https://www.actusoins.com/279602/personnes-agees%E2%80%AF-eduquer-prevenir-chutes.html

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C’est à la suite d’une rencontre, lors d’une formation, que quatre infirmiers libéraux ont décidé de répondre à un appel à projet régional inter-régimes (Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail, Mutuelle sociale agricole, Régime social des indépendants, etc.), sur la prévention des risques liés au vieillissement des seniors fragilisés. Ensemble, ils ont bâti un programme en s’appuyant sur leur expérience, l’aide d’ergothérapeutes et sur les recommandations de la Haute autorité de santé.
Ils proposent ainsi trois ateliers, à des groupes composés de huit à dix personnes de plus 65 ans. Celles-ci sont informées de l’initiative par leur infirmier libéral, leur médecin, la mairie, le Centre communal d’action sociale (CCAS) ou encore les clubs de troisième âge.
« Le Nord des Cévennes demeure assez précaire et de nombreuses personnes âgée sont des logements vétustes, non adaptés, souligne Guilhem Leynaud, infirmier libéral à Alès depuis dix ans et référent du programme. C’est notamment pour cette raison queles communes ont accepté notre intervention. »

Sensibilisation et apprentissage

Les ateliers, organisés dans une salle communale, sont animés par deux infirmiers libéraux, sur leur temps libre. Le premier atelier est un apport de connaissances et une sensibilisation des personnes. Objectif : mieux appréhender son corps vieillissant et identifier les facteurs de risque de chute.
Dans un premier temps, les infirmiers sondent les participants sur leurs connaissances. « Généralement, ils évoquent les escaliers, les tapis, c'est-à-dire l’environnement, mais ils sont peu à citer spontanément le vieillissement, les maladies chroniques, les traitements, la dénutrition », explique Estelle Roux, infirmière libérale à Lasalle et également référent du projet.
Après cet exercice, les infirmiers leur présentent un apport théorique. « L’échange permet aux participants de mieux identifier leurs limites », ajoute-t-elle.
Quinze jours plus tard, le deuxième atelier est destiné à leur faire acquérir une bonne pratique des gestes de la vie quotidienne et à favoriser la mise en place d’un environnement sécurisé. L’atelier se déroule en deux parties avec, tout d’abord, des exercices pratiques, des tests d’équilibre et l’apprentissage de méthodes pour se relever après une chute.
Les infirmiers projettent ensuite un film composé d’une partie théorique montrant les matériaux et les dispositifs d’alerte existants sur le marché, et d’une mise en situation avec un appartement aménagé.
« Si nous constatons que la personne est à risque, nous pouvons la mettre en lien avec son médecin traitant ou une association d’activité physique adaptée », rapporte Guilhem Leynaud. Les infirmiers peuvent également demander les numéros des assistantes sociales du secteur qui vont alors aider les personnes âgées dans leurs démarches d’aménagement du domicile.
« Leur faire comprendre comment s’entourer de personnes ressources et leur apprendre à se relever et anticiper la chute avec des systèmes d’alarme est rassurant pour les personnes âgées, constate Estelle Roux. Car tous craignent la chute et y associe la mort, mais aussi l’incompréhension ou encore la honte. L’effet de groupe leur permet de constater qu’ils ne sont pas les seuls, et ils acceptent alors plus facilement leur situation. »

Evaluation

Lors du troisième atelier qui se déroule à trois mois d’intervalle, les infirmiers évaluent les bienfaits du programme afin de dresser un bilan collectif et une évaluation officielle afin d’obtenir le renouvellement de leur financement. Actuellement, le dispositif bénéficie d’une subvention de 5 180 euros pour l’organisation de 14 programmes.
Ce qui revient à 185 euros par infirmier pour l’organisation de trois ateliers qui durent en moyenne entre 1h30 et 3h. « Ce programme est important car de nombreuses chutes sont prévisibles et évitables avec une prévention simple », estime Guilhem Leynaud. Et Estelle Roux de conclure : « Ce dispositif nous tient à cœur car il nous permet aussi de montrer que les infirmiers ont leur place dans l’éducation à la santé. »

Laure Martin

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